Le 56 Rue des Ducs de Bar fit partie avec les numéros 58 et 60 d’un hôtel particulier : l’Hôtel de Preud’homme dont l’existence est attestée dès le XVIème siècle à l’angle de la Rue des Ducs de Bar et de la Rue du Tribel. Il porte le nom d’un conseiller à la cour des comptes du Barrois : Jean PREUD’HOMME , anobli en 1510, devenu receveur général des domaines du Duché de Bar et autorisé en 1529 par le Duc ANTOINE, à reconstruire sa maison « fort vieille et ruinée » .

Celle-ci appartient donc à l’ensemble architectural de la Ville Haute édifiée au XVIème siècle par le bon vouloir des Ducs de Bar pour les fonctionnaires et membres de leur cour.

La Rue des Ducs de Bar se compose ainsi d’Hôtels particuliers mitoyens, en pierre de taille, communiquant par les combles et les caves, et construits sur trois niveaux avec cours intérieures, jardins, et façades plus ou moins travaillées rappelant la Renaissance italienne.

L’HOTEL de PREUD’HOMME comprenait des appartements privés mais également une foulerie, témoignage de l’activité viticole de la ville dont rend compte encore le vieux pressoir à deux pas de là (au 75 de la rue des Ducs)

Les seconds propriétaires marquants de la maison furent aux XVIII ème et XIX ème siècles, les De VENDIERES . Tout d’abord , Hubert de VENDIERES, écuyer et comme son prédécesseur, conseiller à la chambre des comptes du Duché de BAR. C’est lui qui remania l’intérieur de l’habitation, remplaçant les murs en moellons par des pierres de taille, restaurant les planchers et creusant un second niveau de cave. Il nous a également guidés dans le choix du nom donné à nos chambres d’hôtes : « Au Lévrier d’Argent » puisqu’il appartenait à la confrérie du Lévrier Blanc ou confrérie de St Hubert en charge des chasses ducales.

Puis son arrière-petit- fils Jean-Baptiste François de VENDIERES, admis à la Chambre des Comptes en 1784, et surtout maire de la Ville du 27 décembre 1815 au 12 novembre 1817, fit tout son possible pour reconstituer l’ancien Hôtel de Preud’homme qui avait été loti à la mort de son aïeul. A cette occasion, une porte fut percée dans le mur divisant la cour intérieure de la maison De VENDIERES, et une relique découverte en 1836 dans la démolition de bâtiments du Château fut installée en décoration extérieure donnant sur le jardin. Il s’agit d’un bas relief attribué à Pierre de MILAN, et aujourd’hui visible au musée Barrois. Il représente une nouvelle fois une scène canine : « deux chiens se colletant »accompagné de ces inscriptions mystérieuses : « Souvent-avait- qu’en-combattant Chien-peut- bien-le mordant-remordre Fait-len-cesser- mordeurs-de mordre »

A sa mort en 1849, ses biens et meubles furent vendus aux enchères publiques et l’Hôtel Preud’homme fut à nouveau divisé en deux puis trois propriétés différentes.

La propriétaire actuelle du numéro 56, Eliane LE GALL, officia comme le veut la tradition de la maison, dans un cabinet comptable…

Auparavant, elle y avait ouvert dès 1998, une épicerie et surtout entrepris des aménagements dans la cour intérieure, le jardin et les appartements permettant aujourd’hui de vous faire partager les charmes de ce lieu façonné par le temps.